" Le Bon Grain et l'Ivraie " de Manuela Frisel.
Un documentaire troublant de cette réalisatrice et scénariste, qui n’en est pas à son coup de maître. Partie à la rencontre de familles exilées, qui ont fui le Kosovo notamment, Manuela Frésil filme avec discernement et respect des enfants accueillis dans un Centre d’hébergement d’urgence à Annecy en Haute-Savoie, en 2015. De la rue qu’ils ont connue et détestée, ces enfants évoluent désormais dans un « foyer » et à l’école, avec une certaine insouciance doublée de rêves multiples, suivis par la caméra d’une réalisatrice avisée. Ce monde d’une enfance singulière, filmé avec délicatesse une année durant, dévoile des ambiances parfois festives teintées d’espoir mais aussi de crainte. Crainte de retourner dans un pays troublé par la guerre et les crimes. Tandis que les parents sont en quête d’abris pour survivre dans la région, pas loin de leurs enfants, ceux-ci jouent, dansent et rient comme tous les enfants du monde, ou presque, dans l’attente du « bon vouloir » des hommes…Tout particulièrement, le droit d’asile de l’Etat français accordé ou non à ces exilés. Il est à noter que tous les enfants s’expriment en français, c’est dire leur capacité à s’immerger rapidement dans un ailleurs, probablement jusque-là, méconnu d’eux. Sur une musique de Jean Sibelius, le film rythme le temps qui passe, à la lumière d’un regard d’enfant...
Un documentaire à voir, absolument.
Dans les salles, à partir du 28 octobre 2020.
Lydie Léa Chaize
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