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Albert  Camus, Prix Nobel de Littérature, est né en Algérie (à l’époque française) en 1913 et meurt prématurément en France en 1957, suite à un accident de la route.  Camus a reçu le prix Nobel de Littérature en 1957 « pour son importante production littéraire, qui éclaire avec une lucidité sincère les problèmes de la conscience humaine de notre époque ». sic.

Romancier, essayiste, journaliste, auteur de pièces de théâtre,…, son œuvre est riche d’enseignements philosophiques. Parmi ses œuvres les plus célèbres on peut citer ses romans « L’Etranger » et     

« La Peste » ; « Le Mythe de Sisyphe » étant un essai.                             

Témoin de son temps, Camus luttait contre toutes les idéologies et, ne voulant appartenir à aucun courant philosophique, il s’opposa  au libéralisme et au marxisme. Ce mouvement sur lequel il se heurtait souvent avec Jean-Paul Sartre, peu clair à l’égard de l’URSS, au point d’aboutir à la rupture. Cependant, au moment de la mort de Camus, Sartre ne peut s’empêcher de lui rendre hommage; en substance il écrit: « Il représentait en ce siècle, et contre l’Histoire, l’héritier actuel de cette longue lignée de moralistes dont les œuvres constituent peut-être ce qu’il y a de plus original dans les lettres françaises ».

La Chute est un roman court, publié peu de temps avant la mort de Camus. Toute l’œuvre de cet immense écrivain reste une référence, c’est ainsi que certaines d’entre elles sont souvent jouées et adaptées au théâtre.

Ici, l’adaptation inspirée de Jacques Galaup, (et pour cause, grand admirateur de Camus !), sans oublier la mise en scène et la juste interprétation de Jean-Baptiste Artigas en ont tiré la substantifique moelle. Seul en scène, le comédien incarne le personnage dénommé Jean-Baptiste Clémence ; il occupe et se déplace dans l’espace avec dextérité, accompagné de jeux d’ombres et de lumière, à l’instar de tableaux d’artistes-peintres d’antan…. Bravo Caroline Calen pour la mise en lumière!

L’histoire se déroule à Amsterdam, dans un bar à matelots où le narrateur s’adresse à un interlocuteur invisible, sorte de miroir qui réfléchirait ses propres lâchetés intérieures. Jean-Baptiste Artigas alias Jean-Baptiste Clamence raconte son glorieux passé d’avocat à Paris et tente d’expliquer ici, comme une sorte de confession, la cause de son tourment: un certain soir, il a croisé sur le pont Royal à Paris une jeune fille qui s’est jetée dans la Seine, quasiment sous ses yeux…. et il n’est pas intervenu !

Cette chute physique entraînera la chute morale de Clamence et marquera le début de sa quête existentielle. Au travers de son personnage, Albert Camus dépeint tout d’abord un l’homme superficiel et égoïste, loin de toute notion de responsabilité qui, petit à petit, prend conscience de sa lâcheté, de sa fuite face à l’acte désespéré d’une femme. Le comédien Jean-Baptiste Artigas, dans sa palette multicolore d’interprète, nous présente un texte profond et efficace, entrecoupé de séquences musicales qui font du bien. Avec maetria, il joue au piano du jazz avec Duke Ellington, du Prévert avec "Les Feuilles mortes"…. On en redemanderait tant la nostalgie est toujours là, de même le regret du passé et le remord sensé purifier les âmes….

Une mise en scène sobre, un décor dépouillé, seules deux chaises s’affrontent…. laissant toute la place à la force d’un texte vibrant, la force d’un questionnement spirituel, celle d’un texte à la hauteur des problématiques humaines de tous temps. L’homme est vulnérable du fait de son mal-être, de son mal de vivre ! Alors, quel est le sens de la condition humaine ? Quel est le sens de la vie si nous commettons des actes irréparables?

N’est-ce pas là le comble de l’absurde, si cher au philosophe Camus ?...

Un spectacle à voir de toute urgence.

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* * Théâtre Essaïon 6 rue Pierre au Lard 75004 Paris

Réservations : 01 42 78 46 42  www.essaion.com

Jusqu’au 6 janvier 2025

                                                                                                                          Lydie Léa Chaize