" Le Cas Sneijder " ***, d'après le roman de Jean-Paul Dubois
Adaptation et mise en scène de Didier Bezace.
Devant un immense tableau noir sur lequel apparaissent de savants croquis, Paul Sneijder alias Pierre Arditi, l’homme en noir, paraît soucieux et très préoccupé. D’emblée nous apprenons qu’il est cocu et qu’il le sait. Le téléphone sonne. Au bout du fil Nicolas et Hugo, ses 2 fils dont il dit qu’ils sont « les clones masculinisés de leur mère ». Bonjour l’ambiance !
Nous apprenons très vite le tourment de cet homme, seul rescapé d’un accident d’ascenseur qui y a perdu sa fille. Totalement à la dérive, il n’aura de cesse de chercher à comprendre pourquoi cet accident est arrivé alors que les techniques modernes sont de plus en plus performantes. La métaphore de l’ascenseur le conduit à des réflexions amères sur le sens de l’existence, alors que son entourage lui demande de réagir, dont sa seconde femme Anna Keller, l’adultère sans vergogne, magnifiquement interprétée par Sylvie Debrun.
Oui, ce monde ne lui convient plus, il va réagir… mais en acceptant la fonction de promeneur de chien. Oh, comble de la honte ! Il appartient à un milieu social où l’argent est la préoccupation essentielle et le signe ultime de la réussite. Et, c’est ainsi que nous assistons à des scènes tragiquement drolatiques. Cependant, rien ni personne ne le détournera de « cette occupation » qui lui convient, pas même l’avocat de la compagnie d’assurance Didier Bezace, son comparse dans un rôle compassionnel qui lui va à merveille !
La subtile mise en scène de Didier Bezace, empreinte de mystère par le billet des voix off, ainsi que l’efficacité du texte de Jean-Paul Dubois mettent en exergue le talent de Pierre Arditi dans un rôle à sa mesure, Sneijder. Tout en nuance, à la fois grave et espiègle, tendre et cynique, présent et lointain, simple et émouvant, il est à l’image de l’homme dans toute la diversité de ses sentiments, lorsqu’il est meurtri au plus profond de son être. Au bord de la folie, le fantôme de sa fille ne le quitte pas alors, il nous offre avec Morgane Fourcault alias Marie, sa fille, une scène particulièrement troublante et saisissante de tristesse, de mélancolie, de beauté…
Saluons l’ensemble d’un spectacle de qualité (scénographie, lumières, décors,…) servi par des comédiens au top ! Sans oublier Thierry Gibault, directeur de l’agence Dog Dog Walk et Fox le fameux chien Charlie, fort bien éduqué par Max Crochet.
Un spectacle à voir, sans conteste !
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*** Théâtre de l’Atelier, 1 place Charles Dullin 75018 Paris. Réservations : 01 46 06 49 24 / www.theatre-atelier.com
Jusqu’au 22 avril 2017
Lydie-Léa Chaize
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