" Les amants de Varsovie ", un spectacle intimiste ***
Ewunia : chant, textes et traductions Yves Dupuis : au piano, arrangements et compositions William Mesguich : mise en scène Richard Arselin : création sonore
Sur scène, un piano, un pianiste, une lumière en demi teinte, un silence de cathédrale et puis apparaît Awunia dans une robe noire et une écharpe colorée, suffisamment vaporeuse pour qu’elle s’en serve comme accessoire, ajoutant à son mystère !!! Le mystère d’un voyage musical slave prometteur.
Tour à tour, le spectacle sur la scène prend l’allure d’un cabaret, d’un théâtre où se jouent l’espoir et le désespoir d’un langage amoureux. C’est aussi, comme une sorte de confidence, la lecture à voix basse d’un poème, au plus près de la salle.
Tour à tour, les langues polonaises et françaises s’entremêlent pour mieux se confondre, dans une réelle harmonie de partage et d’amour. Awunia fredonne notamment quelques notes de la célèbre chanson « Les feuilles mortes », autrefois interprétée magistralement par le non moins célèbre Yves Montand. Pour mieux révéler l’automne et une réminiscence d’un passé nostalgique…
La voix multicolore d’Awunia, voluptueusement envoûtante, chante l’amour et les morceaux choisis qu’elle a écrits avec son cœur, nous emportent dans le tourbillon incessant de l’âme slave, de la nostalgie d’une enfance…, celle d’un passé qui ne reviendra plus… « Cette boîte à musique, dit-elle, je souhaite la faire résonner pour retenir cette époque unique comme un bouclier pour mieux exister, vivre et vibrer dans l’époque actuelle qui est la nôtre » . Belle perspective !
Les compositions musicales d’Yves Dupuis, sa qualité d’interprétation au piano ajoutent à l’intensité touchante d’une complicité avec la chanteuse-comédienne.
Richard Arselin, qui assure la création sonore, place savamment les projecteurs de telle sorte que les effets de lumière révèlent merveilleusement les visages et le jeu des interprètes. Et bien évidemment, comment ne pas souligner la mise en scène de William Mesguich? Comme toujours, qu’il soit comédien ou metteur en scène, l’incomparable William n’a d’équivalent que son immense talent. La robe noire qu’il propose à Awunia, fendue sur le côté, suggère plutôt qu’elle ne dévoile; le long voile coloré, objet de séduction entre les mains de l’interprète, ajoute une dimension mystérieuse à ses déplacements,…… Tout, dans cette mise en scène contribue à donner un ton extrêmement juste à ce spectacle romantique de qualité.
A travers des mots précis, c’est un moment d’évasion, une évocation onirique de Varsovie, des instants de charme, de beauté et d’amour….
Un spectacle vivifiant à ne pas manquer.
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*** Studio Marie-Bell, 38 boulevard Bonne Nouvelle 75010 Paris.
Réservation : 01 42 46 79 79 / www.theatredugymnase.paris
Les lundis et mardis à 20 h 30
Jusqu’au 28 avril 2020.
Lydie Léa Chaize
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