" MADAME VAN GOGH ", un texte écrit et mis en scène par Cliff Paillé **
Vincent van Gogh ! Qui n’a pas été happé par les œuvres de ce peintre, particulièrement doué et novateur en son temps, dont la légende mythique a contribué à nous émouvoir, à nous troubler ?…Artiste maudit, en manque de reconnaissance, pauvre, dépressif, aliéné, qu’en était-il vraiment ?
Probablement inspirée du magnifique ouvrage, paru en 2009, « VINCENT VAN GOGH A AUVERS » de Wouter van der Veen, grand spécialiste de van Gogh, cette pièce écrite par Cliff Paillé permettra de revisiter le schéma, véhiculé de longue date, du parcours d’un génie, mort prématurément, tourmenté, très cultivé, mais pas forcément « fou à lier » !
Le regard de Cliff Paillé se situe dans le cadre de cette (encore) charmante petite ville, Auvers-sur-Oise, où van Gogh a peint 70 toiles en 70 jours. L’artiste a vécu dans la célèbre Auberge Ravoux qui fut sa dernière demeure, avant de se suicider dans la nature, qu’il a tant aimée et immortalisée sur ses toiles. Après la mort de Vincent van Gogh en juillet 1890 et 6 mois après celle de son frère Théo, qui avait épousé Johanna en 1889, celle-ci sera déclarée exécutrice testamentaire de son beau-frère Vincent van Gogh, en 1892. Désormais, Johanna van Gogh n’aura de cesse d’essayer de comprendre, à travers la correspondance foisonnante entre les deux frères Théo et Vincent, les volontés de l’artiste, afin de ne pas trahir sa mémoire. Johanna, une héroïne bien trempée ! A n’en pas douter, elle a contribué à la gloire posthume de Vincent et s’est battue également pour que vive, à jamais dans la mémoire collective, le lien indissoluble entre ces 2 frères. « Je me suis toujours sentie un peu comme une intruse, un intermédiaire entre les frères van Gogh", écrit-elle dans son journal intime. Une héroïne qui, cependant, aura contribué à réunir leurs dépouilles au cimetière d’Auvers-sur-Oise. Cette pièce nous offre un dialogue intéressant, riche de références multiples, entre Lyne Lebreton (Johanna Van Gogh, admiratrice de l’œuvre de son beau-frère) et Romain Arnaud-Kneisky (Emile Bernard artiste-peintre, aux motivations douteuses, qui voudrait cependant que les tableaux de son ami se vendent à prix d’or). Même si le personnage de Vincent est absent de la pièce, son âme est là. Elle plane dans ces échanges tumultueux, difficiles, parfois complices, où l’humour n’est pas exclu. Quant au mystère de son esprit tourmenté, il reste entier. Vincent est absent mais, ses œuvres défilent devant nous, en fond de scène, et c’est tout simplement magique ! L’amandier en fleurs, de sa période japonisante, la nuit étoilée,...., une scénographie poétique qui fait rêver...
Ce spectacle théâtral de qualité devrait vous inciter à aller voir dans la foulée, une déambulation des œuvres de van Gogh, à l’Atelier des Lumières à Paris, qui se tient jusqu’à fin décembre 2019.
Pour l’heure, il ne faut pas manquer, Lyne Lebreton et Romain Arnaud-Kneisky, deux comédiens convaincus, sincères, émouvants, visiblement fascinés par Vincent van Gogh, un Maître de toute éternité….
-----------------------------------------------------------
** Studio Hébertot, 78 bis Boulevard des Batignolles 75017 Paris.
Réservations : 01 42 93 13 04 / www.studiohebertot.com
Chaque dimanche à 19 h 30 et chaque lundi à 19 h.
Jusqu’au 16 décembre 2019
Lydie Léa Chaize
A découvrir aussi
- Théâtre: " Le Crépuscule du Che "
- " L'ENTREVUE DE BADAJOZ * de Christian Morel de Sarcus...
- " Le Cas Sneijder " ***, d'après le roman de Jean-Paul Dubois
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 76 autres membres