" Moi, Caravage " *** d'après le roman de Dominique Fernandez de l'Académie Française.
Les admirateurs de l’œuvre de Caravage ne connaissent pas forcément sa vie, c’est pourquoi cette pièce, qui en dit long sur ce peintre inspiré, vous enchantera. Le talentueux comédien et à la fois adaptateur Cesare Capitani a trouvé, après de multiples recherches, la matière première de son spectacle (sic) dans le livre de Dominique Fernandez «La Course à l’abîme ». Ici la vie tumultueuse de Caravage, bien que romancée, nous saisit. Notre célèbre académicien, féru de culture italienne, a écrit de nombreux ouvrages parmi lesquels : « Le Voyage d’Italie - Dictionnaire amoureux ». Mais, là n’est pas l’objet. Je laisse ici le soin à Dominique Fernandez qui, après avoir vu ce spectacle, s’est exprimé ainsi: « En écrivant La Course à l’abîme, roman qui tente de ressusciter par l’écriture la figure du peintre Caravage, je ne pensais pas voir jamais ressurgir celui-ci, sous mes yeux, en chair et en os, cheveux noirs et mine torturée, tel que je me l’étais imaginé, brûlé de désirs, violent, insoumis, possédé par l’ivresse du sacrifice et de la mort. Eh bien, c’est fait: Cesare Capitani réussit le tour de force, d’incarner sur scène cet homme dévoré de passions. Il est Caravage. « Moi, Caravage », c’est lui. Il prend à bras le corps le destin du peintre pour le conduire dans la fièvre et l’impatience, jusqu’au désastre final. » Y-a-t-il plus bel hommage à cet acteur, à ce spectacle ?…
Oui, Michelangelo Merise dit Le Caravage est là devant nous, comme son œuvre qui a fait école, toute en nuance, toute en clair-obscur, dans le tumulte de ses tableaux, à l’image d’une palette de couleurs pleine de mystères, d’angoisse, de souffrance et d’espoir…Cesare Capitani nous éblouit par sa beauté, son talent et sa passion à la hauteur de celui qu’il sert. Il est accompagné par la comédienne et mezzo soprano Laetitia Favart qui nous plait par sa présence discrète, son charme et les chants a capella qu’elle interprète. La sobriété de la mise en scène par Stanislas Grassian, les lumières très subtiles de Bernard Martinelli sont totalement en adéquation avec le texte émouvant chargé des outrances d’un Génie.
Cette pièce a été jouée en avant-première à Paris dans différents lieux. Elle a été créée au Festival d’Avignon, le 18 juillet 2010 à l’occasion du 400 ème anniversaire de la mort du peintre. Et, n’a jamais cessé d’être jouée.
Aujourd’hui, depuis le 11 janvier 2017 ***, dans une nouvelle et belle adaptation du comédien Cesare Capitani, nous assistons à un spectacle de qualité qui n’a rien à envier au précédent. Ici la création artistique est au cœur des préoccupations d’un Caravage tourmenté et exigeant qui nous explique sa façon de concevoir un tableau, à l’instar d’une mise en scène théâtrale. Le texte, composé de mots puissants et troublants, nous entraîne dans un ailleurs fait de souffrance mais aussi parfois de jubilation.
Dans une mise en scène savamment étudiée de Stanislas Grassian et des lumières sculpturales de Dorothée Lebrun, Cesare Capitani, toujours inspiré et irrésistible par sa présence et son charme, est accompagnée de Manon Leroy (en alternance, Laetitia Favart) qui chante joliment a capella du Monteverdi, du Grancini,…
Ce spectacle est un régal à ne pas manquer !...et qui donne envie de revisiter Caravage, un monument dans l’Histoire de la peinture.
--------------------------------------------------------------------------------------
*** Le Lucernaire, 54 rue Notre-Dame-Des-Champs 75006 Paris / Réservations : 01 45 44 57 34 / www.lucernaire.fr
Du mardi au samedi à 18 h 30. Le dimanche à 16 h. Les mardis en italien.
Jusqu’au 12 mars 21017
Lydie-Léa Chaize
A découvrir aussi
- mars 2010, " R.E.R " de Jean-Marie Besset
- octobre 2011 " Vous avez quel âge ? " de Françoise Dorin *
- " Le songe d'une nuit d'été " de William Shakespeare *
Retour aux articles de la catégorie THEATRE / DANSE/ MUSIQUE / CINEMA (Critiques) -
⨯
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 76 autres membres