" Le Misanthrope " de Molère **
Mise en scène de Peter Stein.
Un texte indémodable qui témoigne de l’art du portrait de Molière, de la persistance des défauts inhérents à la nature humaine, évidents depuis la nuit des temps… Fourberies, tromperies, hypocrisies, trahisons sont notamment l’apanage des gens de la Cour de Louis XIV, qui se voulait être un monarque absolu. En contrepoids à cette ambiance de l’époque, Molière s’insurge en écrivant Le Misanthrope.
Il crée un Alceste, intraitable sur les compromissions et les faux-semblants de l’époque. Il revendique un amour absolu auprès de la jolie Célimène (Pauline Cheviller), « La doucerette médisante» sic, qui se joue de tout. Lambert Wilson interprète Alceste, cet amoureux transi au point d’être parfois magnifiquement pitoyable..., avec la maestria qu’on lui connaît. C’est dire son talent d’autant que, dans la vraie vie quand on l’entend ou qu’on le côtoie, on ne peut l’envisager en misanthrope intransigeant... Qu’il touche à n’importe quelle discipline artistique, son talent éclate: il chante, il danse, il met en scène et interprète toujours ses rôles avec panache. Au cinéma, qui ne se souvient des films « Des Hommes et des Dieux », «Alceste à bicyclette », « Hiver 54 » (pour lequel il a eu le prix Jean Gabin) ? Ou encore au théâtre, dans Bérénice, dans Les Caprices de Marianne, et tant d’autres… Sa biographie est impressionnante.
Ici, la mise en scène de Peter Stein reste classique à l’instar des sobres décors de Ferdinand Woegerbauer.
Habillés somptueusement par Anna Maria Heinreich, les comédiens donnent la réplique, souvent empreinte de réserve, à ce comédien de charme, Lambert Wilson, en habit noir qui lui sied à merveille. Une mention spéciale pour Jean-Pierre Malo alias Oronte, très à l’aise dans son rôle d’homme humilié.
Magistral !... Lambert Wilson nous brosse un aristocrate sombre, inhabituellement exigeant, qui renoncera à cette vie artificielle en se retirant vers un monde à sa démesure, le désert, dans un final saisissant de mystère et de mélancolie, voire de beauté.
A découvrir ou à redécouvrir, une œuvre de toute éternité.
----------------------------------------------------------------------------------
** Théâtre Libre-Le Comedia, 4 Boulevard de Strasbourg 75010 Paris
Réservation : 01 42 38 97 14 / www.le-comedia.fr
jusqu’au 18 mai 2019
Lydie Léa Chaize
A découvrir aussi
- octobre 2011, " Vous avez quel âge ? " de Françoise Dorin
- YANOWSKI...YANOWSKI...YANOWSKI...YANOWSKI... *
- " MAYA, une Voix " ***
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 76 autres membres