Mes Coups de Coeur Culturels et bien d'autres...

Mes Coups de Coeur Culturels et bien d'autres...

" Dans les forêts de Sibérie " de Sylvain Tesson ****

 

 

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Dans un décor quelque peu romantique, on aimerait y être dans cette charmante « isba de bois », qui semble être à l’abri des vents, de la froidure et des tempêtes !  Et comme les visuels projetés sur cette cabane enneigée ajoute à son charme !                          Des flammes qui dansent dans un  poêle en fonte, plus loin des rondins de bois pour l’alimenter et, un lit peu douillet, une chaise, une table, des bouteilles de vodka, des livres et des livres, « le carburant » de Sylvain Tesson ! C’est là qu’il  a décidé de se retirer, près du lac Baïkal dans la taïga de Sibérie : « Je suis venu me réconcilier avec  le temps. Je veux lui demander de m’apporter ce que les immensités ne me procurent plus : la paix ».

 « Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j’ai tâché d’être heureux », dixit l’auteur  de cette odyssée sibérienne. Dans des conditions bien spartiates, loin du bruit de la ville, loin d’un monde désaxé en ébullition, c’est là qu’il a choisi de vivre en ermite pour se ressourcer,  pour se retrouver face à lui-même...    

La mise en scène de William Mesguich, la collaboration artistique d’Estelle Andrea,

l’adaptation de Charlotte Escamez, la création des lumières de Richard Arselin, la création sonore de Maxime Richelme et la scénographie de Grégoire Lemoine, tout  ici est remarquablement pensé.                         

En regard d’une écriture riche et foisonnante de détails et d’anecdotes de Sylvain Tesson, William Mesguich, sous une lumière crépusculaire incertaine et seul en scène, interprète, avec densité, vérité et un certain humour, cette odyssée poétique, vibrante d’émotions. Il épouse et fait sienne la force des mots en nous plongeant d’emblée dans cette nature difficile à appréhender, la neige, le froid, la glace, les ours,.…, qui participent à la découverte d’un monde hostile et cependant merveilleux et revigorant malgré tout. Un texte superbement écrit et interprété, un récit passionnant, une observation aigüe de la nature - la faune et la flore -, à l’affût de découvertes improbables…. Néanmoins, chaque jour, l’auteur  doit faire face aux problèmes quotidiens : se laver « Il faut se forcer à la vertu pour ne pas se faire honte » écrit-il ; pêcher pour se sustenter, entretenir le feu pour ne pas mourir de froid,..…Chaque jour ou presque, l’héroïque auteur parcourt des kilomètres autour de son isba, considérant que l’activité physique est également indispensable à sa survie. « Un esprit sain dans un corps sain ! » n’est-il pas le meilleur adage qui soit ? Et, chaque jour, pour étancher sa soif de lecture, sont bien là, à portée de main, ses livres, ses chers livres, la substantifique moelle de cet écrivain philosophe/aventurier hors norme.

                                                          

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Des pages choisies de cet ouvrage « Les Forêts de Sibérie», le comédien magistral nous emporte également dans les dédales profonds de la pensée philosophique de l’auteur. « Et si   la liberté consistait à posséder le temps ? ..….. J’ai connu l’hiver le printemps, le bonheur, le désespoir et, finalement la paix .….. . Je quitte ma cabane où j'ai réussi à faire la paix avec le temps ». Dans ces moments suspendus, l’Essentiel est là, la solitude devient jouissance, le silence devient volupté, l’intelligence de la sagesse se dessine, la contemplation devient beauté. « Le luxe de l’ermite, c’est la beauté. Son regard, où qu'il se pose, découvre une absolue splendeur » a écrit Sylvain Tesson.  

Une expérience unique, celle du dépassement de soi, celle de l’introspection. « J’ai tâché d’être heureux, je crois y être parvenu ».sic. A  l’évidence, l’écrivain, sur le

départ, a commencé sa transformation, serait-il désormais  une âme bien trempée ?

« Un jour, je dois rentrer, quitter mes bêtes, fermer la porte, charger mes caisses dans le bateau qui m'attend. Je ne savais pas que la fourrure des chiens absorbait  si bien les larmes ».

   

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Un moment de théâtre exceptionnel où tout est beauté; où tout s’entremêle, le désespoir, la jouissance de l’instant, la sérénité dans la simplicité, la découverte de soi, dans des élans lyriques et poétiques. Une leçon de vie particulière !

Sylvain Tesson et William Mesguich, deux créateurs talentueux et fascinants, chacun à sa façon. Deux êtres d’exception qui étaient faits pour se rencontrer!

Alors, n’hésitez pas, courez découvrir ce spectacle inédit qui vous transformera……... peut-être ?...

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**** Théâtre de Poche-Montparnasse, 75 Boulevard du Montparnasse 75006 Paris.

Réservations : 01 45 44 50 21 / www.theatredepoche-montparnasse.com

 

                                

                                           Du mardi au vendredi, à 19 heures.

 

                                        

                                                                                                       

                                                                                                     Lydie Léa Chaize


    

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 



13/02/2020
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