Mes Coups de Coeur Culturels et bien d'autres...

 Après le succès mondial de son premier livre « Bonjour Tristesse » en 1954, Françoise Sagan a eu un parcours phénoménal. On connait ses œuvres, ses pièces de théâtre, ses collaborations à l’écriture de chansons, de scénarios et de dialogues de films, mais ses chroniques de voyage, quasiment pas.            C’est en 2016 que, Denis Westhoff  publie, dans leur intégralité, les 99 chroniques de sa mère.

A l’époque, la 1ère  commande, faite à Françoise Sagan, viendra de la fondatrice du journal ELLE, Hélène Gordon-Lazareff qui l’enverra en reportage à Venise, Naples, Capri,…L’Express, notamment, l’enverra à Cuba, dont elle rapportera « une chronique annonciatrice des futures dérives autoritaires du nouveau régime castriste » sic. Bien d’autres directeurs de journaux: Vogue, Globe, Play Boy, L’Humanité, feront appel à elle pour qu’elle parte « en reportage » dans d’autres pays, respirer l’air du temps et rendre compte, dans le moindre détail, des instants uniques qu’elle a saisis. Avec la gourmandise d’un esprit vif  et d’une plume aiguisée, ses chroniques retracent toute une époque : la beauté d’un paysage, l’atmosphère toute particulière de New York, les rencontre de « légendes » telles Billie Holiday et Orson Welles…, les charmes d’une Venise éternelle, ses amitiés avec Jean-Paul Sartre, Rudolf Noureev, ses amours….

C’est dans ce charmant lieu de l’Artistic Théâtre,  transformé magnifiquement en cabaret littéraire que s’échangent quelques unes des chroniques du mythe Sagan, sur fond de photos/vidéo. Dans une mise en scène, savamment étudiée par Anne-Marie Lazarini, assistée de Lydia Nicaud, est retracé l’univers fascinant et fastueux des années  soixante dix et plus. Cédric Colas, plein de charme dans le rôle de maître de cérémonie, vous invitera peut-être à danser…, Frédérique Lazarini et Coco Felgeirolles  lui donnent la réplique avec talent. Nostalgie et allégresse sont au rendez-vous ; tous trois virevoltent et chantent, accompagnés d’un pianiste virtuose Guillerme de Almeida, sur une musique de Andy Emler  tandis que Sylvain Peyran, derrière son bar à néons, gère un tourne-disque des années soixante. Le tout dans une belle scénographie de François Cabanat.     

Un moment particulier divertissant, dans une ambiance festive et conviviale qui nous apprend la vie, hors norme, d’une jeune fille puis d’une femme libre et engagée, au parcours impressionnant. Françoise Sagan, « la petite fille riche », en apparence comblée, aura été à son tour un personnage de légende, qui laisse une œuvre considérable, méritant qu’on s’y attarde. "Rouler vite, boire du whisky, vivre la nuit, correspondaient chez moi à des goûts évidents. Alors j'ai décidé de porter ma légende comme une voilette." N’est-ce pas délicieusement écrit ?                                                                                                Ses outrances, son engouement pour la vitesse, l’alcool,  la drogue, le jeu, tous ses travers l’emmèneront à sa perte. Malade, quasiment seule, elle meurt prématurément en 2003, à l’âge de 69 ans, ruinée par tant de gabegies.

Des chroniques nostalgiques riches d’un passé glorieux, à découvrir sans tarder.

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 * * * Artistic Théâtre, 45 bis rue Richard Lenoir 75 011 Paris.

        Réservations : 01 43 56 38 32 / site: www.artistic-athevains.com

                                                          Jusqu’au 1^er juillet 2021

                                                                                                                                  Lydie Léa Chaize